L'Assaut vers l'Or : Les ambitions de l'équipe coréenne d'escrime aux Jeux Olympiques de Paris
2024-05-02Un sport olympique depuis l’ère moderne
L’escrime puise son origine dans le combat à l’épée guerrier dont on retrouve des traces dès 1190 avant JC.
Initialement discipline d'entraînement militaire, l’escrime devient une forme de sport sous l’impulsion des maîtres d'armes italiens, allemands et français.
On retrouve aujourd'hui encore ces nations parmi les plus médaillées aux Jeux Olympiques.
L’escrime est une discipline olympique depuis 1896 (premiers jeux olympiques modernes à Athènes) pour les hommes et 1924 (Paris) pour les femmes.
L’escrime olympique
Les épreuves d'escrime au JO se disputent soit individuellement soit en équipe, mais il s’agit toujours de duels. L'objectif est de toucher l’adversaire ce qui permet de marquer un point. En individuel le gagnant est celui qui marque 15 points en premier ou qui a le plus de points à la fin des trois manches de trois minutes. Pour la compétition en équipe il faut marquer 45 points au total sachant que les combattants se relaient entre chaque assaut. En fonction de la discipline les règles diffèrent :
- Les Sabreurs peuvent marquer des points en touchant soit de la pointe de la lame soit du tranchant et même du dos de la lame. Les zones du corps rapportant des points au sabre sont tout le haut du corps depuis la taille. C’est un style de combat qui se caractérise par des assauts rapides et des attaques circulaires.
- L’épée ne permet de toucher son adversaire qu’avec la pointe de la lame. Une touche est comptabilisée quelle que soit la zone du corps touchée, même les chaussures. C’est un style qui demande beaucoup de tactique et de précision.
- Le fleurettiste comme l'épéiste n’utilise que la pointe de la lame et il ne peut marquer de points que s'il touche le buste, les épaules ou le cou de l’adversaire. C’est le style qui demande le plus de réactivité dans la contre-attaque et qui est très dynamique.
Les différentes armes vont de pair avec des profils d'athlètes.
- On dit que les sabreurs sont les plus rapides et agressifs. Ils doivent avoir de bons réflexes, être capables de changer de direction très rapidement.
- Les épéistes sont considérés comme les tacticiens de l’escrime. Ils doivent se montrer calme, sensible au rythme du combat pour trouver le bon timing pour avoir une ouverture et bien maîtriser les distances.
- Enfin les fleurettistes sont vus comme de grands techniciens, car ils sont les plus patients. Le fleuret demande une bonne posture défensive et de calculer ses attaques avec grande précision.
L’excellence coréenne à la pointe de la lame
La Corée est une grande nation d’escrimeurs, beaucoup de spécialistes considèrent même l’escrime comme la discipline sportive ou la Corée brille le plus à l’internationale. Introduit par des élites revenant de séjours en occident pendant l’occupation
japonaise, on voit fleurir les premiers clubs d’escrime dans les écoles et universités autour de 1920. Les académies d'escrime en Corée sont aujourd'hui très nombreuses, modernes et réputées. Elles forment dès le plus jeune âge à haut niveau.
Aux jeux Olympiques les escrimeurs coréens brillent particulièrement au sabre et à l’épée.
Les escrimeurs coréens sont réputés pour leur excellence technique, leur agilité et leur stratégie sur la piste. Ils sont particulièrement redoutables au sabre. Ils sont aussi reconnus pour leur fairplay et leur esprit sportif au sein d’un sport déjà réputé pour exiger un comportement exemplaire sur et en dehors de la piste.
La Corée participe aux jeux olympiques depuis la 14ème édition de 1948 à Londres.
Au fil des Jeux, la Corée a engagé 120 escrimeurs dans la compétition. Il est le 17eme pays à avoir engagé le plus d'athlètes en compétition et le second pays d’Asie (après la Chine).
La Corée est 10ème au tableau des médailles olympiques avec 15 médaillés au total. Il est à souligner que durant les derniers JO de Tokyo les escrimeurs coréens ont surtout brillés en équipe en remportant 4 médailles en équipes sur 5 au total.
Le processus de qualification pour les JO de Paris
Les qualifications pour les épreuves olympiques d'escrime dépendent des résultats des compétitions internationales entre avril 2023 et avril 2024. Pour les escrimeurs sud-coréens,
il aura fallu briller lors des coupes du monde d’escrime de Budapest et d’Alger et du tournoi de Tbilissi.
L’équipe coréenne pour les JO de Paris
L’équipe coréenne d’escrime sera composée de 11 athlètes répartis dans les trois styles.
Actuellement la Fédération Internationale d’Escrime (FIE) classe la Corée, 6ème au classement mondial devant le Venezuela. Le trio de tête étant composé des équipes françaises, italienne et japonaise.
Escrimeurs coréens : la voie du sabre
L’équipe masculine
S’il est un style ou la Corée brille particulièrement c’est le sabre. L’équipe masculine mène le classement FIE depuis 8 ans sans faiblir. Tenant de l’or olympique lors des derniers JO en
équipe, ceux que l’on surnomme “어펜져스”(jeux de mot entre les mots “escrime” et “Avengers”) s'apprêtent à défendre leur titre.
Le challenge est de taille, depuis les précèdent JO Kim Jun-ho (pilier de l’équipe de 2016 à 2022) et Kim Jung-hwan (tenant du bronze olympique individuel) ont pris leur retraite.
Ils sont remplacés par Do Gyeong-Dong, membre de la sélection nationale depuis 2020, médaillé d'or à la coupe du monde d'Alger en équipe et successeur attendu de Kim Jun-ho et le jeune Park Sang-Won qui a intégré la sélection l’année dernière. Ils pourront compter sur les tenants olympiques Oh Sang-Uk et Gu Bon-gil.
Trouver un successeur à Kim Jung-hwan pour briguer une médaille individuelle sera aussi le challenge de cette équipe. C’est Oh Sang-Uk, médaillé d'argent de la coupe du monde d'Alger qui porte les espoirs nationaux. C’est un athlète dont le rythme des mouvements
ont une souplesse qui lui valent l’admiration. Il donne aussi toujours une image calme et détendue même pendant les duels. Nous pouvons nous souvenir ici de la polémique liée à son élimination en quart de finale aux JO de Tokyo suite à ce que d’aucun ont qualifié d’erreur d’arbitrage. Il est en tout cas certain qu’il peut cette année espérer l’or.
A moins que celui-ci ne lui soit ravi par son condisciple Gu Bon-gil. Aîné de l'équipe, médaillé d'or à Londres et Tokyo, il est une figure importante de l'escrime coréen car l'or de Londres en 2012 fut la première médaille olympique non européenne. Porte-drapeau pour
l'édition de Rio en 2016 il a depuis 2012 participé à toutes les épreuves olympiques individuelles et collectives. Certains experts pensent que sa carrière va décliner dû à son âge (34 ans) mais d'autres soulignent que ses résultats de la saison montrent une amélioration de ses performances individuelles claires. Ses attaques longues distances et son intelligence de l'assaut sont jugées redoutables.
L’équipe féminine
Bien qu’un peu moins titrées que leurs homologues masculins on pourra aussi compter sur l’équipe des sabreuses sud-coréenne pour briller à Paris. L’équipe est actuellement classée troisième mondiale par la FIE derrière les sabreuses françaises et hongroises.
La formation coréenne avait obtenu le bronze aux JO de 2020 et porte donc beaucoup d’espoirs de médaille. Il s’agit ici d’une nouvelle équipe. Des médaillées de 2020 l’équipe ne conserve que l'opiniâtre et positive Seo Ji-yeon qui mènera la nouvelle sélection de sabreuse composée depuis les championnats d’Alger de Choi Se-bin (pour la première fois médaillée de bronze à un prix international au grand prix de Tunis en 2024) et Jeon Ha-Young (jeune sabreuse qui fait son entrée dans le circuit senior après avoir brillé dans tous les championnats junior).
La revanche des épéistes sud coréennes
Nous retrouverons bien par contre l’équipes des épéistes sud coréennes médaillées d’argent à Tokyo qui viendront prendre leur revanche à Paris et obtenir l’or si convoité.
Après s’être inclinées en finale face aux estoniennes en 2020 on peut parier que Kang Young-mi, Lee Hye-In et Song Se-ra auront à cœur d’en découdre. Elles seront aussi en lice pour le titre individuel.
Kang Young-mi qui avait annoncé quitter le circuit de la compétition a finalement renoncé à sa retraite sportive pour poursuivre son rêve d’or olympique à Tokyo et Paris.
Lee Hye-In que l’on peut attendre au sommet de sa forme contrairement au JO de Tokyo où elle se remettait encore de son opération du poignet.
Et surtout, Song Se-ra , actuellement classée troisième épéiste mondiale et qui vient tout juste d’obtenir l’argent à la coupe du monde de Nanjing qui est la meilleure chance de médaille coréenne individuelle chez les épéistes.
Les Outsiders de l'Épée et du Fleuret en Quête de Victoire
Deux hommes créeront peut-être la surprise à Paris. Il s’agit de l’épéiste Kim Jae-won et du fleurettiste Ha Tae-gyu. Qualifiés tous deux grâce à leur classement au sein de la zone
Océanie-Asie ils pourront créer la surprise dans des disciplines où la Corée n’a pour le moment pas su montrer son plein potentiel lors des rencontres olympiques.
L’avis des experts
Les analystes sportifs tablent sur un potentiel de 24 médailles remportées par la Corée du lors des olympiades parisiennes. Parmi ces médailles attendues, pas moins de 5 le sont des escrimeurs avec des rêves d’or qui brillent déjà dans leurs yeux.
Prêts à conquérir la ville lumière
À l'aube des Jeux Olympiques de Paris 2024, l'équipe coréenne d'escrime se prépare avec détermination et passion. Avec leur engagement inébranlable et leur talent indéniable, ils sont prêts à représenter les couleurs coréennes et à conquérir leurs rêves olympiques.
Que vous puissiez assister aux épreuves au Grand Palais à Paris ou à distance vous pourrez soutenir les escrimeurs sud-coréens du 27 juillet au 8 août et dès maintenant via leurs différents réseaux sociaux.
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